Sunday, December 12, 2004

F�minisme triomphant

Féminisme triomphant
par François Brooks

L’image utilisée par la Ville de Montréal pour illustrer son Rapport d’activité 2003-2004 de l’arrondissement Ville-Marie en dit long sur les nouveaux stéréotypes que les féministes sont arrivées à implanter dans notre société. Bien sûr, cette image va passer inaperçue, et personne ne songera à s’en offusquer. Mais qu’en serait-il si on avait choisi d’illustrer ce rapport en se servant des anciens stéréotypes d’avant la Révolution Tranquille? Imaginez que l’on ose illustrer la société montréalaise à l’aide d’une photographie dominante où on verrait un homme d’affaires prospère au centre, et en retrait, une femme poussant un carrosse de bébé et une autre s’adonnant à un hobby de femme-au-foyer-qui-s’ennuie? N’aurait-elle pas produit un tollé monstre? Les féministes pourraient critiquer l’illustration actuelle en disant que la femme est « encore » sous-représentée mais se laisserait-on berner par cet argument? Au Québec, de toute évidence, la femme domine. Elle a maintenant remplacé l’homme, et elle le fait bien. C’est-à-dire, exactement comme l’homme dominait : aveuglément, sans se soucier des dépressions des femmes-au-foyer. Aujourd’hui, ces femmes fortes dominent sans se soucier du peu d’aide accordée aux hommes désoeuvrés qui se suicident à un taux effarant[1]. Assises sur le confortable support de près de 4000 organismes de femmes subventionnés par un État séduit par l’idée qu’une moitié de la population est plus importante que l’autre, elles cherchent encore un moyen d’améliorer leur situation alors que les organismes d’aide aux hommes en détresse survivent péniblement à cause de leur sous-financement chronique.

L’idée initiale du féminisme des années soixante-dix était que la manière « homme » comportait des lacunes que les femmes allaient corriger. Trente ans plus tard on est tenté de penser que tout ceci n’était qu’un bluff consistant à tasser les hommes pour prendre le pouvoir.



Bravo mesdames! Votre but est maintenant chose acquise. Votre réussite est confirmée. Voici quelques statistiques[2] qui le démontrent :





Proportion des femmes dans différents domaines d’étude universitaire en 2002

Art : 64%
Administration/gestion : 51%
Science de l’éducation : 80%
Droit : 61%
Lettres : 72%
Sciences sociales : 64%
Sciences appliquées : 27%
Sciences pures : 51%
Sciences de la santé : 75%
Source : Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie



Taux d’obtention des diplômes au Québec 1998-2000

AU SECONDAIRE
adolescents: 76,8% --- adolescentes: 90,4%
AU COLLÉGIAL
jeunes hommes: 29,7% --- jeunes femmes: 49.4%
AU BACCALAURÉAT
hommes: 21,7% --- femmes: 33.0%
En bref le 1/4 des garçons n'obtiendront pas leur diplôme secondaire, comparativement à 1/10 pour les filles.
Source : Revue des sciences de l'éducation, Vol. XXVI, n.1, p.35 à 54,



L’équité en emploi...

ENSEMBLE DES EFFECTIFS DE LA FONCTION PUBLIQUE QUÉBÉCOISE EN 1997 ET EN 2001
Femmes : 50.5% --- 54.5%
Hommes :49.5% --- 45.5%

Si la tendance se maintient, il n'y aura bientôt que des employés féminins dans la fonction publique québécoise (d’autant plus que l’âge moyen des hommes est plus élevé que celui des femmes et que, donc il prendront bientôt leur retraite), et tout ça sous prétexte de chance égale (égale pour qui?) à l'emploi pour les femmes.



La pauvreté chez les femmes...

COMPOSITION FAMILIALE DES MÉNAGES VIVANT D’AIDE SOCIALE :
Hommes seuls : 42%
Femmes seules : 30%
Mères + enfants : 14 %
Pères + enfants : 1%
Couples avec enfants : 7%
Couples sans enfants : 6%

Québec, janvier 2003

Itinérance au Canada :

Entre 150 et 250 mille itinérants au Canada dont 85% sont des hommes (Statique Canada)

83,5 à 89,1% des plus pauvres au Québec sont des hommes.

(Gouvernement du Québec, Institut de la statistique du Québec)

71 à 75% des itinérants à Montréal et environ sont des hommes.

(Collectif de Recherche sur l’Itinérance)

94,7% des itinérants au centre-ville de Montréal sont des hommes.

(Étude sur la mendicité et l’itinérance au centre-ville de Montréal)

(96%) de 1 milliard (962 200 000 $) de dollars (d’argent taxé) en 5 ans (connus dans le système du collecteur de pensions), a été payé par les hommes pour les femmes et leurs enfants au Québec seulement (entre le 1 décembre 1995 et 31 mars 2000) et ceci ne tient pas compte des argents qui transitent directement du père à la mère en dehors du système de collecte.

(Gouvernement du Québec, programme de perception des pensions alimentaires 2000.)


Et la pauvreté des organismes de femmes…

Près de 4000 organismes de femmes ou dirigés par des femmes qui reçoivent bon an mal an quelques 450 millions de subvention provinciale, et quelques organismes d'hommes, majoritairement des organismes pour contrer la violence faites aux femmes qui reçoivent quelques millions…







Source : Statistique Canada, Division de la démographie, Estimations de la population.

http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/societe/demographie/struc_poplt/104.htm 31 mars 2004




Depuis vingt ans, la chute des naissances correspond à la montée du féminisme au Québec. Actuellement, elle devient particulièrement alarmante dans le groupe 0-4 ans. Les femmes ont donné priorité dans leur vie à devenir de meilleurs hommes que les hommes, et les familles ont éclatées. En se détournant de leur nature et de leur premier rôle social, c’est leur progéniture qui disparaît. Darwin nous dirait que ces statistiques démontrent que le féminisme sera victime de la sélection naturelle.



Si au moins, dans l’ensemble, leur entreprise nous démontrait qu’elles sont parvenues à mener une vie plus satisfaisante… Les témoignages des jeunes femmes et les exemples que j’ai sous les yeux chaque jour sont loin de m’en convaincre. Une femme dont la seule liberté consiste à butiner d’un prince charmant à l’autre en quête perpétuelle du bonheur, et cherchant à séduire, encore et toujours séduire, ne me semble pas plus épanouie que l’homme dont la seule activité sociale consisterait à montrer ses gros bras. Notre société est parvenue à réprimer avec succès ce type de débordement masculin mais elle me semble incapable même de reconnaître son équivalent féminin.



Comment le féminisme compte-t-il assurer le minimum vital de services lorsque la base de la pyramide des populations se sera effondrée? Comment peut-on soutenir que la nation Québécoise est une nation d’avenir?



Pour le moment, les immigrants viennent à notre rescousse. Merci à eux. Leur arrivée massive nous apporte un souffle d’espoir. Il est reconnu que le Québec leur assure une intégration multiculturelle harmonieuse mais quand leur nombre dépassera celui des Québécois dits « de souche », cette harmonie ne risque-t-elle pas de s’effriter? Ce qui assure l’unité d’une nation, c’est la culture commune. Qu’arrivera-t-il au Québec lorsque d’autres cultures atteindront un poids démographique qui leur donnera une force de représentativité politique significative?



La dénatalité drastique des cinq dernières années n’illustre-t-elle pas éloquemment que la culture dominante actuelle du chacun-pour-soi individualiste féministe rencontre une double impasse? Premièrement, elle crée une société morbide qui, lorsqu’elle ne nous incite pas au suicide, nous enlève à tout le moins le goût de nous reproduire. Ensuite, ceux qui pensent encore que d’avoir des enfants est un but louable nourrissent des valeurs diamétralement opposées à celle-ci. Ceci créé un conflit dans les valeurs culturelles qui, fondamentalement, devraient pourtant nous unir. Ma consolation dans ces tendances est que, à terme, le féminisme morbide devra nécessairement faire place aux mentalités pro-famille qu’alimentent les nouveaux arrivants et ceux qui ont le courage de ne pas se laisser séduire par le vent de myopie narcissique.



Je nous vois, ici, petits vieux, chacun isolé dans nos hospices de vieux, sans famille, ni petits-enfants, seuls, à devoir assumer entre nous les services mutuels que nos maigres fonds de pensions dévalués n’arriveront plus qu’à peine à couvrir dans un monde où notre obsession à accumuler l’argent nous a fait oublier que notre première richesse est le travailleur qui, par son labeur, garantit la valeur de celle-ci.



En attendant, nos féministes tergiversent en scrutant à la loupe les groupes d’emploi où elles sont encore sous représentées, essayant de refiler aux hommes le rôle de mère-au-foyer que plus personne ne veut jouer et dont l’État se charge très mal, comme les lacunes dans l’éducation de tant de jeunes Québécois nous le démontrent.



Peut-être est-ce que je m’énerve pour rien et que tout ceci n’a aucune importance. Une chose est certaine, mesdames, notre bien-être social est maintenant entre vos mains et jusqu’à preuve du contraire, vous êtes loin de m’avoir convaincu que les bêtises des dirigeants mâles de jadis sont plus graves que celles que vous êtes en train de commettre présentement. Si vous échouez, et j’espère sincèrement me tromper, vous nous aurez fait la preuve magistrale de votre égalité. Nous avions pourtant tellement besoins, tous autant que nous sommes, de vos qualités complémentaires.



Réussir une vie d’homme quand on est une femme, c’est remarquable. Mais réussir une vie de femme quand on est une femme n’est-ce pas réussir sa vie? Qu’est-ce qu’une vie de femme? Qu’est-ce qu’une vie réussie?